Attignéville – Barville – Fruze (le Châtelet) (Vosges)

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Attignéville – Barville – Fruze (le Châtelet) (Vosges)

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Fiche édité par : le 29 décembre 2017

Référence(s) documentaire(s)

Histoire des frères Michel (Fontes 107 - ASPM édition - décembre 2017) Dietrich - texte publié en 1800 à la période des Frères Michel mais écrit avant la Révolution - extrait par S. Roze)

Description:

88 – Attignéville  – Vosges
88 – Barville  – Vosges
88 – Fruze  – Vosges

Barville : établissement métallurgique situé sur le Vair. Le martinet de Fruze ainsi que la forge d’Attignéville sont installés sur des ruisseaux qui se jettent dans le Vair.

«Je n’ai d’ailleurs à parler dans ce bailliage [Neufchateau] que de trois objets, savoir: la fenderie de Fruse, le fourneau d’Attigneville et la forge du Châtelet. Ces trois établissements dépendent les uns des autres.»
« La fenderie de Fruse est située sur un ruisseau [la Frezelle] qui tombe dans le Vair auprès de Soulosse. Elle est éloignée de Neuf-Château de deux mille huit-cent cinquante toises N. N. E. : on y fendait ci-devant les fers de la forge du Châtelet : mais elle chôme aujourd’hui , et je ne my arrêterai pas davantage.» La fenderie a disparu au milieu du XVIIIe siècle [Corbion]

Les forges du Châtelet, dont l’origine remonte au dernier siècle, sont assises sur le Vair à seize cent cinquante toises O. S. O. de Fruse, et à trois mille quatre – cent cinquante toises N. E. de Neuf-Château, et se trouvent sur la grande route de cette ville à Nancy. Mesdames de la Live de Vintimille et de Fessensac en sont Seigneurs et propriétaires. M. Michel Dubaral tient ces usines affermées, par bail emphytéotique du 6 Décembre 1759, passe entre lui et M. le duc de Choiseul , ancien seigneur. Ce bail expire en 1799 ; le cens n’en est que de 100 livres , toutes les réparations et indemnités sont à la charge du maître de forge.
La rivière de Vair, qui se jette dans la Meuse à deux lieues au-dessous du Châtelet, est sujette à des débordemens lorsqu’il a plu deux ou trois jours seulement, tandis que par la moindre sécheresse elle manque d’eau pour le roulement de l’usine. La forge du Châtelet étoit autrefois composée de deux affineries et d’une chaufferie. On étoit obligé de passer ses fers à la fenderie de Fruse , pour en avoir le débit. On ne voit plus aujourd’hui que deux feux montés à cette forge ; il n’y en a même qu’un qui travaille à l’allemande ou à la comtoise, et qui rend deux-cents milliers de fer par année. Le fourneau d’Attigneville y fournit les fontes. On y fabrique aujourd’hui du bon fer très-propre aux bandages des roues, et on se dispense de les passer à la fenderie de Fruse. Ce fer se vendoit 135 liv. le mille, en 1780, de manière qu’on pouvoit compter la vente annuelle de cette forge à 27000 liv.
Une grande partie de ces fers passe en France et surtout en Picardie, à cause de la propriété qu’ils ont de résister au pavé. On compte quinze cents et même quinze-cent vingt-cinq livres de fonte au mille de fer. Il n’y a point de bois affectés à ces usines mais le seigneur vend annuellement à l’enchère, cent arpens de taillis de vingt-cinq à vingt-sept ans, qui peuvent rapporter dix-huit à vingt-deux cordes par arpent, dont le maître de forge se rend communément adjudicataire, et il achète le surplus de ses charbons dans les forêts du comté de Vézelise appartenantes au Roi et dépendantes de la maîtrise de Neuf-Château, dans les bois des seigneurs voisins , et dans les quarts de réserve des communautés. Souvent le maître de forge préfère d’acheter les charbons au van. Dans les dernières années, il en acquit quatorze à dix-huit mille à raison de douze sous de France le van, pris dans les bois , les quatre au cent gratis. Ces charbons provenoient de souille ; on se procure celui de bois de futaie à dix sous six deniers le van. Ce van est un panier de neuf pieds et demi de roi de circonférence, deux pieds et demi de panne, et onze pouces de hauteur sur le derrière : le charbon qu’il renferme pèse, quand il est sec, quatre-vingt-huit livres. La vanne est un chariot de grandeur ordinaire, qui contient vingt-cinq à quarante-cinq vans. On paie le voiturier et le charbonnier au van , et non point à la vanne. On emploie pour fabriquer un mille de fer vingt à vingt-cinq vans, suivant la grandeur ou la petitesse de l’échantillon qu’on fabrique. Il y a dans le voisinage assez de bois pour que cette forge n’en manque point. La corde a huit pieds de Lorraine de couche, quatre pieds de hauteur, et trente pouces de taille. Elle coûte huit à dix sous de façon : le prix de la corde de mesure est de trente sous dans le pays ; on peut évaluer cette consommation en bois à treize- cents cordes ordinaires de Lorraine. Cette forge emploie un régisseur, un commis, un marteleur, trois affineurs et deux goujats. Les forgerons ont 10 Iiv. de Lorraine, ou environ 7 Iiv. 15 sous de France par mille de fer , et les goujats sont payés à raison de 16 liv. de Lorraine par mois. Il y a de plus un charron, ainsi en tout neuf personnes.
Les provinces des cinq grosses fermes, formant le principal débouché de ces fers, les fermiers se trouvent dans le cas de concourir avec les forges de la rivière de Sault, qui jouissent de la remise du quart sur les droits : ce qui est d’autant plus désavantageux pour ces fermiers, que les forges du Châtelet sont plus éloignées des débouchés que celles de la rivière de Sault. En comptant qu’il passe en France cent-cinquante milliers de ces fers par an, les droits de marque et de traite qui montent à plus de 17 liv. , font un objet de 2500 liv. pour le Roi.

Le fourneau d’Attigneville n’est éloigné de la forge du Châtelet que de douze cent-cinquante toises à l’est, et de Neufchâtcau, de quatre mille cinq-cent cinquante toises N. E. Il porte le nom du village au bas duquel il est placé sur un ruisseau que forme une fontaine qui prend sa source au haut du village. Ce ruisseau, qui ne peut fournir de l’eau que sept à huit mois de l’année, tombe dans le Vair à cinq-cents pas au-dessous de l’usine. Le fourneau d’Attigneville a ses halles , son boccard et son patrouillet; on peut compter le montant de ses fontes, terme moyen, à quatre cent-cinquante milliers.
Les mines se tirent du territoire d’Attigneville même ; elles y sont en couches abondantes en minerai, mais il n’est pas riche et déchoit de moitié au lavage ; de manière qu’il faut sept à huit queues de terre mine au mille de fonte. Cette mine est mêlée de petites pierres calcaires qui lui servent de castine et dispensent d’en charger au fourneau. La queue de mine est composée de cinq feuillettes, qui contiennent, chacune cinq bâches, et le bâche pèse quarante-trois livres. Trois ou quatre jours après que le fourneau a été mis à feu, on met quatorze ou quinze bâches de mine à la charge, qu’on renouvelle au bout de deux heures un quart à deux heures et demie. Le poids moyen des gueuses est de 1800 liv. ; de manière que les quinze bâches rapportent environ deux-cent vingt-cinq à deux-cent cinquante livres. On met sept resses de charbon par charge ; on compte dix-huit à vingt vans au mille de fonte, quelquefois cette quantité de charbon supporte seize à dix-sept bâches de mine. La consommation en bois de ce fourneau , peut être évaluée à deux mille deux-cent-cinquante cordes. Le fourneau d’Attigneville emploie un maître fondeur à 30 livres argent de France ; son aide à 18 liv. deux chargeurs à 16 liv., un releveur de charbons, un bocqueur, un brouetteur de crasses , en tout sept personnes.
Le fermier regrette infiniment de ne pouvoir tirer des mines de Champagne à cause des droits de traite. Son fourneau produirait, suivant lui, un tiers en sus; et la marque des fers qui en résulterait rendrait infiniment au-delà de ce que l’abandon du droit de traite coûteroit au Roi.
La queue de mine lavée et boquée, qui revient à 32 sous de Lorraine, pèse environ onze-cents livres au sortir des premiers lavoirs ; elle déchoit encore de moitié dans les lavages subséquens. ■

Dietrich – texte publié en 1800 à la période des Frères Michel mais écrit avant la Révolution – extrait par S. Roze)


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